
Où sont les gens du voyage?, Éditions du commun
« Ce n’est pas un hasard si les plus proches riverains de l’usine Lubrizol, partie en fumée toxique fin septembre 2019 à Rouen, étaient les habitant·es de l’aire d’accueil des « gens du voyage » de Petit-Quevilly. Partout en France, les lieux « d’accueil » attribués aux personnes relevant de cette dénomination administrative se trouvent à l’extérieur des villes, loin de tout service, ou dans des zones industrielles à proximité de diverses sources de nuisances. Constatant l’absence de chiffres opposables aux pouvoirs publics sur l’isolement de ces zones et leur rôle dans les inégalités environnementales, William Acker a décidé de les recenser, département par département.La première partie de cet ouvrage analyse le contexte historique, sociologique et politique de ces communautés et du rapport que l’État entretient avec elles. La seconde partie est l’inventaire exhaustif et cartographié des aires d’accueil. Cet inventaire s’appuie sur des critères précis et factuels comme la distance et la durée de trajet de la mairie à l’aire, la proximité immédiate de zones habitables ou de zones à risque sanitaire ou écologique (centrale nucléaire, déchèterie, usine, station d’épuration, etc.). C’est un travail inédit qui permet de mettre en lumière, d’une part, l’antitsiganisme diffus dans toutes les strates de notre société et, d’autre part, l’encampement moderne de toute une partie de la population invisibilisée de l’espace et du débat publics. Les « gens du voyage » sont en première ligne d’un des grands enjeux de lutte du XXIe siècle : le racisme environnemental. »
William Acker
William Acker est juriste et issu des communautés dites des « gens du voyage ». Depuis 2019, il mène et participe à plusieurs projets de recherche en lien avec les politiques publiques d’accueil des gens du voyage, la lutte contre l’antitsiganisme (la voix des Rroms et ERGO Network) et la documentation des pratiques professionnelles des femmes d’origine romani.
Le jury de l’édition 2022
Corinne Morel Darleux
Autrice de Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Éditions Libertalia, 2019. Militante écosocialiste, Ancienne Conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Marie Toussaint
Eurodéputée écologiste. Vice-Présidente du Conseil de surveillance de la Fondation de l’Écologie Politique. Co-autrice d’Ensemble nous demandons justice, pour en finir avec les violences environnementales , Éditions Massot, 2020
Malcom Ferdinand
Docteur en science politique de l’université Paris Diderot et chercheur au CNRS (IRISSO). Co-président de l’Observatoire Terre-Monde. Lauréat du Prix du livre de l’écologie politique 2019 pour l’ouvrage Une écologie décoloniale – Penser l’écologie depuis le monde caribéen, Éditions du Seuil, 2019
Alice Canabate
Sociologue, Vice-présidente de la Fondation de l’Écologie Politique de 2016 à 2021, Présidente depuis 2021. Autrice de L’écologie et la narration du pire. Récits et avenir en tension, Éditions Utopia, 2021
Simon Persico
Spécialiste des partis politiques et des politiques environnementales, Simon Persico est Professeur des Universités à Sciences Po Grenoble et chercheur au laboratoire Pacte/CNRS. Il a co-dirigé l’ouvrage Sauver l’Europe ? Citoyens, élections et gouvernance européenne par gros temps , Dalloz, 2019
Léa Vasa
Conseillère écologiste de Paris, mairie du 10ème arrondissement. Déléguée dans le 10ème à la Propreté, à la Stratégie Zéro Déchet, et à l’Économie circulaire